jeudi 20 juin 2019

Elizabeth Siddal, muse préraphaélite ou artiste à part entière ?

Dante Gabriel Rossetti, Beata Beatrix
1864 - 1872, huile sur toile
86,4 x 66cm, Tate Britain
Dans la nuit du 10 février 1862, Dante Gabriel Rossetti, de retour chez lui après avoir enseigné au Working Men's College, trouva sa femme si souffrante qu'il fut incapable de la ranimer, malgré l'aide de quatre docteurs. Plus tôt dans la soirée, Rossetti avait déjà dû ramener Elizabeth Siddal chez eux. La jeune femme, qui avait développé une dépendance au laudanum - solution buvable bon marché à base d'atomes issus du pavot somnifère prescrite sous formes de gouttes depuis le 16ème siècle pour soulager les crampes menstruelles et acquérir un teint d'albâtre - depuis ses deux fausses couches en 1861, mourut d'une overdose, mais plusieurs sources s'accordent pour affirmer qu'il s'agissait vraisemblablement d'un suicide. Si la cause du décès fut qualifiée d'"accidentelle" par le médecin légiste, certains témoignages suggèrent que Rossetti découvrit une lettre d'adieu. Ford Madox Brown aurait alors conseiller à Rossetti de la brûler: à l'époque, le suicide était considéré non seulement comme immoral mais aussi illégal. Si la famille d'Elizabeth Siddal avait pris connaissance d'une telle preuve, elle n'aurait pas pu enterrer leur proche selon les rites funéraires chrétiens. Le cercueil fut ainsi enseveli au cimetière de Highgate en compagnie d'un recueil de poèmes de Rossetti. 

Depuis la fin du 19ème siècle, la légende d'Elizabeth Siddal n'a cessé de fasciner peintres, poètes et cinéastes. En décembre 2013, l'Arcola Theatre fit jouer une pièce éponyme inspirée de la vie de l'artiste, depuis sa découverte par les préraphaélites jusqu'à sa mort. La célèbre séance de pose pour Ophélie, la relation tumultueuse de Siddal et Rossetti ainsi que sa fin tragique ayant nourri de nombreux récits macabres ont fini par occulter la carrière de cette jeune femme hors du commun. Qui est véritablement Elizabeth Siddal ? Quelle artiste et poète se dissimule derrière cette modiste apparemment réservée ?


Enfance et adolescence
Elizabeth Eleanor Siddal est née le 25 juillet 1829 au 7 Charles Street dans le quartier de Mayfair à Londres. D'origine anglo-galloise, son père se plaisait à répéter que la famille était d'ascendance aristocratique. A l'instar de John Durbeyfield dans Tess of the d'Ubervilles de Thomas Hardy (1891), Charles Crooke Siddall  croyait qu'il était l'héritier d'une auberge prospère du Derbyshire. Toute sa vie, il dépensa sa fortune pour revendiquer ses droits. A la naissance d'Elizabeth, Charles possédait une échoppe de coutellerie. En 1831, les Siddall déménagèrent à Southwark, un faubourg insalubre situé dans le sud de la capitale. En 1833, Charles ouvrit un commerce au sein de sa propre demeure. C'est ici que naquirent les autres enfants: Lydia (la soeur dont Lizzie fut la plus proche), Mary, Clara, James, et Henry, élevés dans l'idée qu'ils provenaient d'une illustre famille.
Walter Deverell, La Nuit des rois, 1850
Huile sur toile, 102 x 132,7 cm
Forbes Magazine Collection, New York


Autodidacte, Elizabeth apprit à lire et à écrire. Très jeune, elle se mit à apprécier la poésie après la découverte des écrits de Lord Alfred Tennyson figurant sur un emballage, ce qui l'amena à écrire ses propres poèmes. Dans les années 1840, Lizzie entra au service de la modiste Madame Tozer. En 1849, le poète William Allingham, venu chercher sa maîtresse à la boutique, remarqua la jeune fille. Si l'écrivain ne trouva pas sa beauté particulièrement frappante, il pensa en revanche qu'elle pourrait faire un bon modèle pour son ami Walter Deverell (1827 - 1854); qui travaillait sur une scène inspirée de La Nuit des rois. Le modèle, assis à gauche, apparaît dans une scène déjà chargée d'érotisme. Siddal y interprète le rôle de Viola, la jeune fille nubile travestie en homme au service du Duc Orsino qui l'emploie pour plaider sa cause auprès de la comtesse Olivia. Deverell reconnut que Siddal incarnerait la parfaite Viola mais il reconnut qu'elle n'était pas une simple roturière; c'est pourquoi il persuada sa mère de présenter l'offre aux Siddall comme respectable. Elizabeth était certes flattée mais également méfiante. Rappellons qu'à l'époque victorienne, on percevait le métier de modèle comme analogue à la prostitution. Eleanor Siddal ne fut pas difficile à convaincre: conscient de l'état de santé délicat de sa fille qui espérait rentrer dans une école d'arts appliqués, elle admit que les conditions de travail seraient moins fastidieuses, et le salaire plus attractif. Il fut convenu que sa fille garderait sa profession de couturière à temps partiel. 
William Holman Hunt, Famille
anglaise convertie
, 1850
(détail), Ashmolean Museum
Ainsi débuta la carrière de Lizzie, que Deverell présenta aux autres membres de la confrérie préraphaélite. La nature exacte de sa rémunération est pourtant demeurée obscure. Elle ne pouvait recevoir le type de salaire que les modèles professionnels gagnaient, notamment pour les études de nu. Quelques indices glanés dans la correspondance de Rossetti suggèrent qu'elle posait gratuitement pour ses amis artistes. Hunt dépeignit Siddal dans le rôle de la religieuse soignant le curé pour son tableau Famille anglaise convertie, ainsi qu'en belle éplorée dans Valentin sauvant Sylvia de Proteus (1851), un sujet tiré des Deux Gentilshommes de Venise de Shakespeare. 
Dante Gabriel Rossetti
Elizabeth Siddal, 1854
Encre et crayon, 22,2 x 9,8 cm
Victoria and Albert Museum
Elizabeth Siddal incarne un type de beauté atypique, bien différent des canons de madones issus de la Renaissance qu'on trouvait dans la peinture d'histoire et de genre de l'époque. Si William Michael Rossetti loua son visage "exceptionnel", celui-ci apparaissait comme plutôt quelconque. Grande, les hanches et la poitrine peu marquées, elle portait les cheveux en chignon décoiffé ou lâchés. Siddal ne s'habillait pas comme les femmes victoriennes, préférant les robes amples avec manches bouffantes aux corsets et crinolines. Son épaisse chevelure rousse, son teint pâle, ses paupières lourdes et fines lèvres constituent les traits qui ont rendu l'esthétique des préraphaélites célèbre. Selon Georgiana, la femme du peintre Burne-Jones, leux yeux de Siddal étaient particulièrement envoûtants: ils étaient "merveilleusement lumieux (...) de couleur d'agathe". Ce portrait à la fois sensuel et intimiste représente Lizzie au regard fuyant, un motif récurrent dans les dessins de Rossetti des années 1850. L'artiste ne fait que suggérer la masse de cheveux de son amante grâce à de fines hâchures à la plume, une technique qui lui permettait de créer de surprenants effets de clair-obscur. 


John Everett Millais, Etude pour la tête d'Elizabeth Siddal, 1852
Graphite sur papier, 30,7 x 23,2 cm
Birmingham Museums and Art Galleries

Une brève mais fulgurante carrière
 A la fin de l'automne 1851, Millais et Hunt voyagent pour peindre sur le motif les paysages de leur Angleterre natale. Ils s'attardent dans le Surrey, non loin de la rivière Hogsmill. Il en résulte un tableau qui est demeuré célèbre: celui d'Ophélie, la toile pour laquelle Siddal posa toute habillée dans une baignoire remplie d'eau, chauffée au-dessous par des lampes à huile. Alors que le portrait était presque achevée, les bougies s'éteignirent. Millais, trop absorbé par son travail, ne s'en serait pas aperçu. Siddal attrapa une pneumonie, et son père menaça de traduire le peintre en justice s'il refusait de payer la note du médecin qui s'élevait à 50 livres.

Dante Gabriel Rossetti, Dante dessinant un ange le jour de la mort de Béatrice
1853 - 1854, Aquarelle et gouache sur papier
42 x 61 cm, Ashmolean Musem

Cette même année, Siddal et Rossetti qui s'étaient rencontrés lors de l'élaboration de La Nuit des rois (avec Rossetti dans le rôle du bouffon), deviennent de plus en plus proches. Rossetti, avec ses yeux d'un noir intense et ses cheveux bruns, incarnait alors le parfait archétype du héros romantique. Dés lors, Siddal et Rossetti ne se quittent plus. Il semblerait que c'est à partir de cet instant que Rossetti prit la décision de préserver jalousement celle qu'il surnommait avec affection "ma colombe" ou "Guggums", à l'exclusion de presque tous les autres modèles favoris des autres préraphaélites. Lizzie n'eut pas de mal à être convaincue après la désastreuse expérience d'Ophélie. Ils se seraient ainsi installés ensemble dans le quartier de Blackfriars. Leur ami Ford Madox Brown, l'un des rares visiteurs admis à Chatham Place par Rossetti, écrivit en 1856 dans son journal: "Rossetti m'a montré un tiroir rempli de dessins de Guggums, dieu sait combien (...) C'est une véritable obsession !". 
Dante Gabriel Rossetti, Rossetti posant pour Mademoiselle
Siddal
, 1853, encre et plume sur papier, 12, 9 x 17,5 cm
Birmingham Museums and Art Galleries
Les deux amants vivaient coupés de leur entourage familial et amical, dans un monde isolé, peuplé de rêves et de légendes médiévales. Ils partageaient non seulement les mêmes goûts littéraires, mais aussi une personnalité extravagante et une sensibilité à fleur de peau. Tous deux enclins à la dépression, ils étaient connus pour leurs sautes d'humeur bien avant leur addiction au laudanum. La première oeuvre de Rossetti dans laquelle figure Elizabeth Siddal est une aquarelle intitulée Le premier anniversaire de la mort de Béatrice (1853). Le jeune homme développe une étrange fascination pour son amante qu'il représente inlassablement, sur une centaine de dessins, gravures et esquisses. Progressivement, Lizzie le modèle se confond avec le personnage de Béatrice, la bien-aimée de Dante dont Rossetti partage le prénom et les origines latines. Rossetti était né Charles Gabriel Dante mais il changea son nom pour s'identifier à son mentor, le poète Dante Alighieri. Ce dessin à la plume évoque la nature fusionnelle de la relation entre l'artiste et sa muse. Rossetti a inversé les rôles traditionnels; cette fois-ci, c'est Elizabeth qui est assise à son chevalet et Gabriel qui pose pour elle.
Elizabeth Siddal, Dame attachant un fanion à la lance d'un
chevalier
, vers 1856, aquarelle sur papier, 13, 7 x 13, 7 cm
Tate Britain
Après les promesses de fiançailles avec Rossetti au début des années 1850, Siddal devient son élève. Elle dessine, peint et écrit. Elle est également encouragée par ses amies artistes Anna Howitt (1824 - 1884) et Barbara Leigh Smith (1827 - 1891), chefs de file des premiers mouvements féministes. Si John Ruskin trouvait, à l'instar des spectateurs de la Royal Academy, la beauté de Lizzie plutôt commune, il tomba suos le charme de ses aquarelles inspirées du cycle arthurien. En 1855, le critique d'art devint le mécène de Siddal et lui offrit 150 livres par an en échange de l'acquisition de toutes les oeuvres qu'elle produirait. Une rivalité avait commencé à poindre avec Rossetti, qui lui avait présenté Ruskin. Délaissé, Rossetti s'était réconforté auprès d'autres femmes comme Fanny Cornforth ou Annie Miller. Deux ans plus tard, Siddal déménagea à Sheffield et suivit des cours de dessins pour femmes. Elle commença à peindre la Dame attachant un fanion à la lance d'un chevalier en 1852, un sujet influencé par le thème de l'amour courtois. Comme l'artiste, la dame possède la taille élancée et une longue chevelure rousse, il pourrait s'agir d'un autoportrait. 

De la figure tragique au mythe du vampire
Les portraits de Rossetti montrent Siddal dans le rôle d'une sensuelle femme fatale ou de la demoiselle en détresse, brouillant ainsi les limites entre le réel et le fantasme. Ils transmettent tantôt une image sublimée de la muse, tantôt une idée de faiblesse. Sur le dessin du V&A présenté ci-dessus, Elizabeth Siddal s'appuie sur le rebord de la fenêtre. D'autres ébauches la représentent dans des poses similaires ou statiques, assise dans un fauteuil par exemple. Sa belle-soeur Christina Rossetti (1830 - 1894) décrit ce paradoxe à travers son sonnet "Dans l'atelier de l'artiste" (1856): 
Un visage ressort de toutes ses toiles
Une figure identique est assise, marche ou se penche
Il se repaît des traits de son visage nuit et jour
Non telle qu'elle est, mais telle qu'elle remplit ses rêves
Barbara Leigh Smith, Elizabeth Siddal, 1854
Graphite sur papier, 12, 5 x 9, 5
Mark Samuels Lasner Collection

Le portrait de Barbara Leigh Smith, réalisé à Hastings pendant la convalescence de Siddal, convoque une féminité pleine de dignité. Le modèle pose avec une couronne d'iris dans les cheveux. Son profil permet à l'artiste d'accentuer la noblesse de ses traits. 
Contrairement à la vision idéalisée des artistes masculins qui l'ont représentée, cette toile d'Elizabeth Siddal révèle un autoportrait sans concessions. C'est le seul tableau à l'huile que l'artiste produisit de son vivant. On y aperçoit non la beauté éthérée qui transparaît dans les dessins de ses contemporains, mais une impresson de lassitude. Vers la fin des années 1850, la relation Siddal/ Rossetti bat de l'aile. De retour à Londres, Lizzie attendit désespérément que l'artiste fasse sa demande en mariage. Elle était si malade que Rossetti dut la porter le 13 mai 1860, jour de la cérémonie. Après une fausse couche et un enfant mort-né, Lizzie souffrit de dépression post-natale.  
Elizabeth Siddal, Autoportrait, vers 1854
Huile sur toile, 20, 3 cm de diamètre
Collection particulière
La mort qui en résulta a donné lieu à de curieux récits d'horreur qui ont nourri la légende d'Elizabeth Siddal. Charles Augustus Howell, l'agent de Rossetti réputé pour ses talents de manipulateur, aurait été à l'origine de l'expédition pour déterrer le recueil de poèmes dissimulé dans le cercueil. Rossetti refusa d'être présent lors du service funèbre. C'est Howell qui se mit à diffuser le mythe du corps parfaitement préservé d'Elizabeth Siddal, recouvert par sa crinière rousse. Pendant les années 1860, on racontait qu'un vampire hantait le cimetière de Highgate. Bram Stoker se serait inspiré de cette histoire pour créer le personnage de Lucy Westenra, transformée en vampire par le comte Dracula. 
Les morbides rumeurs circulèrent très tôt: on murmure que Rossetti débuta la réalisation de Beata Beatrix en dessinant sa femme inconsciente. Il achève le tableau en 1872, pour la commémoration des dix ans de la mort de Siddal. Cette toile constitue l'apothéose de de son art, un portrait hommage à lêtre aimé figurant Siddal dans le rôle de Béatrice. Rossetti tente d'épurer sa relation houleuse en confondant son fantasme du personnage de la Vie Nouvelle avec le souvenir de la défunte. 
Le Bernin, L'Extase de Ste Thérèse
1647 - 1652, Statue en marbre (détail)
Rome
L'expression d'Elizabeth rappelle celle de la Sainte Thérèse par le sculpteur baroque Le Bernin, à la charnière entre l'extase religieuse et sexuelle. L'alouette qui apparaît dans un halo fait référence au saint esprit, à la différence que celui-ci est annonciateur de mort. Elle tient la fleur évocatrice du pavot, symbole du sommeil. Le cadran solaire indique l'heure du décès de l'héroïne. A l'arrière-plan, on remarque la présence de Dante et du pont Vecchio: Rossetti a choisi pour cadre la ville de Florence. Dans une lettre de 1871, il affirme que la toile n'est en aucun cas une transcription littérale de son deuil: "A la lecture de ce tableau, il faut se rappeler qu'il ne s'agit aucunement d'une représentation de la Mort, mais d'un état de transe qui saisit Béatrice (...), subitement ravie à la terre pour monter aux cieux". Beata Beatrix incarne une nouvelle étape dans la carrière de Rossetti: c'est l'une des premières huiles d'une série de portraits au cadrage à mi-corps. Ce tableau signe aussi son abandon de thèmes médiévaux, peut-être trop associés à son intense période de création avec sa compagne. 


Elizabeth Siddal possède sans aucun doute les traits féminins les plus illustres de la peinture préraphaélite. Elle incarna la première des "stunners" (terme appliqué aux modèles féminins), comme l'appelaient Rossetti et ses amis. Presque méconnue de son vivant, on a peut-être trop célébré et sa vie hors normes. Si conservateurs et historiens de l'art commencent tout juste à s'intéresser à sa production artistique, force est de constater que sa poésie ne fut jamais publiée de son vivant. Il convient de remettre au goût du jour cette artiste dont le talent a souvent été dénigré par rapport à l'influence de son maître. Notons à ce titre qu'aucune des oeuvres figurant Siddal n'est totalement fidèle: elles présentent la vision que l'artiste a du modèle. très peu de photographies où elle apparaît - permettant d'avoir une image plus réaliste - nous sont parvenues. 


De nombreuses études blâment Rossetti pour avoir abandonné sa femme à la fin des années 1850 en recherchant la compagnie de ses maîtresses. En réalité, peu de sources relatives à cette période nous sont restées. Il semblerait que les amants aient bel et bien vécu séparément, Siddal avec Ruskin eu Europe puis à Sheffield, Rossetti à Londres. Après la mort de sa femme, Rossetti tomba dans une profonde dépression. Incité par Howell, il devint alcoolique à partir de 1866. Rossetti vivait reclus dans son nouvel appartement de Cheyne Walk, en compagnie d’une curieuse ménagerie composée d’animaux exotiques (wombats, entre autres). Hypocondriaque, en proie à des crises d’angoisses, il envisageait sérieusement le suicide jusqu’à sa romance avec la femme de son ami William Morris, Jane. Pourtant, il peignit Beata Beatrix en témoignage de son affection pour celle qui le hanta toute sa vie. Il est fréquent d’opposer la dimension tragique des portraits de Siddal aux tableaux plus sensuels des autres modèles favoris de Rossetti. L’érotisme des dessins produits dans les années 1850 ou de Beata Beatrix permet d’apprécier la volupté des poses de Lizzie.

Depuis les années 1970, Elizabeth Siddal est devenue une star parmi les canons de beauté occidentaux, si bien que des auteurs tels Lucinda Hawksley n’hésitent pas à la qualifier de "top modèle préraphaélite". Elle incarne un idéal typiquement britannique : celui de la pâle jeune fille à la chevelure auburn et aux pommettes roses. Ophélie est un tableau si célèbre que de nombreuses femmes se plaisent à récréer la séance de pose en se plongeant toutes habillées dans une baignoire. Aujourd’hui encore, la fusion entre innocence et sensualité qui transparaît dans les œuvres représentant Elizabeth Siddal ne cesse de faire croître sa légende. 

Affiche du film Melancholia de Lars Von Trier, 2011
 


Bibliographie

Ouvrages généraux

Suzanne Fagence COOPER, ‘Lizzie Siddal’ in Pre-Raphaelite Art in the Victoria and Albert Museum, Victoria and Albert Museum Publications, Londres, 2003, pp.122 – 123

Elizabeth PRETTEJOHN, ‘Elizabeth Siddal : two interpretations’ in The Art of the Pre-Raphaelites, op.cit, 2000, pp.74 – 84

Ouvrages spécialisés

Elisabeth BRONFEN, Over her dead body : death, femininity and the Aesthetic, Manchester University Press, 1992

Robert Julian HAFNER, Mistress, model, muse and mentor : women in the lives of famous artists, Lulu Publishing, 2014

Jacky Colliss HARVEY, Red : A history of the Redhead, Black Dog & Leventhal Publishers, 2015

Jenny RIDD, A destiny defined : Dante Gabriel Rossetti and Elizabeth Siddal in Hastings, Edgerton Publishing, 2008

Monographies

Alicia Craig FAXON, Dante Gabriel Rossetti, Abbeville Press, 1989

Lucinda HAWKSLEY, Lizzie Siddal : the tragedy of a Pre-Raphaelite supermodel, Andre Deutsh, 2005

Jan MARSH, Elizabeth Siddal 1829 –

1862 : Pre-Raphaelite artist, Ruskin Gallery, University of Sheffield, 1991

---, The legend of Elizabeth Siddal, Quartet Books, 1992

Catalogues d’exposition

The Pre-Raphaelites, Tate Gallery et Penguin Books, Londres, 1984

Jan MARSH et Pamela GERRISH NUNN, Pre-Raphaelite women artists, Manchester City Art Galleries, 1998



mercredi 1 mai 2019

Rossetti and the religion of female beauty


Venus Verticordia (detail) 1868
Oil on canvas
Russell-Cotes Arts Gallery Museum
Bournemouth, UK
‘Most people admire (Rossetti’s paintings) very much (…) –but (they are) still more remarkable for gross sensuality of a revolting kind’[1] wrote William Holman Hunt (1827-1910), commenting on Rossetti’s change of style during the 1860s. This statement seems all the more surprising since Hunt is known as the former ‘Brother’ of Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), who was also part of the Pre-Raphaelite movement. Nevertheless, Hunt’s criticism emphasises the peculiarity of Rossetti’s art and his overt eroticism. Rossetti’s late style is characterized by an obsession for portraits of female figures. Rossetti’s female representations celebrate two particular artistic types, from the ‘fair maidens’ to the ‘femmes fatales’.
The ‘fair maiden’ refers to the medieval ideal of courteous love, the maiden being a faithful lady endowed with magical powers. The knight must revere her and accomplish heroic deeds in order to become her sweetheart. In visual arts and in medieval poetry, ‘fair’ may allude to light complexion and hair.
A femme fatale, on the other hand, is an alluring, seductive woman ensnaring her lover thanks to the irresistible desire she is able to convey. She uses her physical attributes to entrap him. The great amount of fascination she exerted on 19th century artists made her a stock character in literature and art. Accordingly, Rossetti painted different ranges of fair maidens and femmes fatales by depicting well-known heroines, his favourites being Beatrice, Queen Guenevere and Greco-Roman goddesses. Still, he also drew his inspiration from contemporary life and his models, who were either his friends or lovers. We shall then try to identify if there is a specific Rossettian style as related to femininity, by stressing how the artist combines these types of ideal, sometimes within the same painting. 

Raphael, Madonna and Child, 1505
Oil on wood, 44 x 59,5 cm,
National Gallery of Art, Washington
The Victorian ideal of beauty relied on two dimensions: artistic and social norms. Artistic canons derived from what students from the Royal Academy of London were taught: the imitation of High Renaissance Old Masters. This type of emulation was particularly favoured by Sir Joshua Reynols (1723-1792), founder of the Royal Academy of the Arts. R.A. students learned to paint according to the laws of perspective, from the essays by Alberti and Italian theoricians, to balance their hierarchised compositions with chiaroscuro and elegance of line. This had an impact on their models’ depiction: they seemed idealised, despite the ‘reality’ of the sitters. Raphael’s Mother and Child, for instance, was the epitome of the masterpiece that R.A. students sought to copy: the Virgin has this particular remote gaze one finds in other High Renaissance paintings (see Michelangelo or Da Vinci’s representations of the same biblical character), and the typical inclined pose of the head. Hair is tied up, the shape of the face is perfectly oval, and her features are neatly balanced: the nose stands right in the middle of her face, and the mouth is located exactly half-way between the line of the nose end and the line of the chin.
Richard Regrave, The Governess, 1844
Oil on canvas, 71,1 x 91,5 cm
Victoria and Albert Museum
Rossetti and his fellow members of the Pre-Raphaelite Brotherhood criticised this artistic tradition for they thought that the depictions of their contemporaries were stereotyped imitations of those ideals, depriving the models of their authenticity. The Victorian ideals of feminine beauty privileged petite women with tied up, brown hair, and lady-like, submissive attitudes. Such representations could be found in the drawings of popular magazines such as Punch, but it was also immortalised by contemporary genre artists. In The Governess, Richard Redgrave (1804-1888) emphasises the submission of the main character with her lowering gaze. She epitomises the perfect Victorian woman, with her black dress and her delicate looks.

Dante Gabriel Rossetti, Paolo and Francesca da Rimini, 1855
Watercolour on paper, 25,4 x 59,5 cm
Tate Britain

Rossetti’s women, on the other hand, differ from the Renaissance Madonnas or the Victorian ideal of meekness. They are characterised by flowing hair, large eyes and heavy eyelids, Greek-like noses and full lips. He enhances the fleshy parts of the models like the medieval poets focusing on one particular part of the woman’s body, creating blasons. In Bocca Baciata, the mouth is indeed the main interest of the painting, as is indicated in the title. Almost at the centre of the picture, it attracts the viewer on account of its glowing red colour, contrasting with the paleness of the face. Red hair is another distinctive feature of Rossetti’s style. In this picture, the painter represents Fanny Cornforth (1835-1906) – Rossetti’s housekeeper and mistress - who actually had blond hair.
John Everett Millais, Ophelia (detail)
1852, Tate Britain
It was Elizabeth Siddal (1829-1862), Rossetti’s wife, model and pupil, who made red hair popular in the bohemian artistic circles of the time[1]. From his early drawings of her to the representations of other, fleshier women, Rossetti's style evolved. In the triptych above, Lizzie’s features are delicate and sensuous yet childlike. This childlike aspect also appears in other pictures of the P.R.B, especially in Millais’ painting. Still, the striking red hair motif in Rossetti's early depictions of Lizzie and later representations of other "femmes fatales" with Lizzie’s hair reveal the blurring of the fair maiden ideal and the seductress within certain pictures. In Dante's Dream, Rossetti’s last oil on canvas, the painter had intially intended to depict Beatrice as Elizabeth Siddal. The lady is presented on her deathbed, her reclining attitude showing her in a position of weakness. Later on, when Rossetti decided to complete his painting, he modified Beatrice’s features to make her look more like Jane Morris, his main lover during the 1870s, after his wife had died.
Dante's Dream, 1871
Oil on canvas, 211 x 317
Walker Art Gallery, Liverpool

In Bocca Baciata, there still is that element of ethereality to be found in early paintings; the common feature of Rossetti’s portraits during the 1860s is the vacant stare of the models, who seem to avoid looking directly at the viewer. This trait pervades the pictures with an impression of melancholy, as if Rossetti created a poetic language that suited to the mood of the sitter: women are represented in a self-contained world, oblivious of any other exterior element. Lizzie’s depictions however possess a morbid dimension. The P.R.B and especially Rossetti re-adapt the traditional depiction of the red-head figure who was usually associated to traitors -such as Judas- and prostitutes - such as Mary Magdalene.
Dante Gabriel Rossetti, Bocca Baciata, 1859
Oil on panel, 32 x 27 cm
Boston Museum of Fine Arts
Rossetti’s pictures were deemed as provocative, since he endowed the beauty of unconventional heroines with nobleness and seduction. Firstly, he was careful to not to choose professional models so the pictures could look more spontaneous. Lizzie Siddal, Jane Morris, Fanny Cornforth and Alexa Wielding, apart from being acquainted to the artist, were all from lower-class background than his. If Elizabeth Siddal was remarkable thanks to her size, hair and eyes, Jane Morris was described as a quiet person with a ‘dark and pale’ face, and a ‘Ionian Greek’ mien[1].
Rossetti’s women appear as tall and massive on his portraits: the models almost fills the whole picture, leaving little space for the setting. At a time when feminist groups started to gather to claim the same rights as men, Rossetti’s representations of women might have constituted an echo to this ‘New Woman’ type, which embodied a threat to political and social life[1]. In many pictures, Rossetti’s sitters might be regarded as frightening creatures: in Monna Vanna, the cold stare of the protagonist and the glass heart around her neck show her as a merciless figure.
Monna Vanna, 1866
Oil on canvas, 88,9 x 86,4 cm
Tate Britain
The sensuality of the portraits is so conspicuous that it appeared as shocking to contemporary viewers. Rossetti enhanced the erogenous parts of the female body such as the mouth, shoulders, and hands[1].  William Holman Hunt was not the only one to be appalled by Rossetti’s women. In 1871 Scottish writer Robert Buchanan wrote an article about Rossetti, entitled The Fleshly School of Poetry: Mr D.G. Rossetti, condemning the artist for his ‘weary wasting, yet exquisite sensuality; nothing virile, nothing tender, nothing completely sane; a superfluity of extreme sensibility’.
By celebrating the beauty of women that Rossetti actually knew, his portraits subtly mingle reality and fantasy, creating complex ideals and myths around these fascinating figures. Rossetti worked with what he called ‘stunners’, that is, women who caught his attention and were able to fascinate him, seduce and frighten him at the same time. This type of female beauty was described as a ‘union of strange and puissant physical loveliness with depth and remoteness of gaze’[3]. Throughout Pre-Raphaelite literature, the stories of these stunners have been mythified: successively, how he met and drew them, and the complex nature of his relationships to them. This explains how art critics and biographers still are fascinated with Rossetti’s love affairs that he incorporated in his portraits, sometimes, the artist is even described as a saviour figure, rescuing these women from their low-life condition. Besides, let us not forget that, during the Victorian era, modelling was regarded as being a type of work situated only a little above prostitution. Women who embraced this career made quite a bold choice: they could expose themselves to the criticism of friends and contemporaries. This might explain why Rossetti was always careful not to paint his sitters in the nude tradition, except in Ligeia Siren and Venus Verticordia.
Found! 1853
Oil on canvas, 91,4 x 78,7 cm
Delaware Art Museum
Innovating with a highly personal style enabled Rossetti to re-interpret the traditional genres of religious and history painting. He then mixes various genres by combining portraits with literary or modern-life inspirations. For instance, his depictions of the fallen woman can be regarded as representations of the Modern Eve. Such is the case with Found!, displaying Fanny Cornforth in the role of the prostitute. Just as in Rossetti’s poem of the same name, she is recognized by her former lover and shrinks out of shame before him. The pose is unconventional for it is very awkward: her body is twisted from the neck to the knees, and the line of the body contrasts the line of the arms, directed towards the male protagonist. The impression of uneasiness is reinforced by her expression, with her closed eyes and half-open mouth, almost shown in profile.
Fanny Cornforth seemed to be the perfect figure to embody the modern-life prostitute, while Elizabeth Siddal was cast as the medieval queen and Jane Morris as the evil temptress. Alexa Wielding, on the other hand, was often chosen to represent the courtesan or the enigmatic sorceress. As a contrast to Fanny Cornforth, Alexa Wielding, whom Rossetti noticed while walking in the Strand in 1865, was chosen to embody more ethereal figures, on account of her refined face. When Rossetti painted Lady Lillith, Fanny initially sat for the picture, but the artist substituted her features for those of Alexa, since the owner of the painting, Frederick Leyland, considered the original too earthly[1]

Proserpine, 1874
Oil on canvas
61 x 125, 1 cm
Tate Britain
As a result, Rossetti cast his friends and lovers as heroines suiting their personalities. The fleshiness and sensuality of the characters, overwhelmed by a dreamy quality, thus pervades Rossetti’s pictures. For the artist, physical and spiritual types of love were intertwined. This dimension is particularly relevant in the depictions of Jane Morris, which become increasingly physical over the 1870s. In Proserpine, the Greek line of the nose, the lips and the shape of the eyes are clearly delineated, yet Jane Morris embodied an unattainable Goddess who is doomed to live in the Underworld. The dark undertones is heightened through the cold hues of the painting, which are present through the mass of brown hair and the blue-green dress. Significantly, Rossetti returned to oils in the 1860s, after painting exclusively in watercolour or gouache during the 1850s. Oils enabled him to insist on the physicality of his models. The body of Jane Morris was so massive that it even appeared as masculine, especially in the representation of her shoulders and neck. Rossetti could thus re-adapt the androgynous canon of Greek statues. 
Elizabeth Siddal, on the other hand, was portrayed as more delicate and ethereal – her first representations are made through drawing and watercolour, two mediums highlighting the dreamlike dimensions of the pictures  - even if Rossetti tried to represent his wife as a noble queen. In the early 1850s, her individuality was already blurred by Rossetti’s fantasy of her as Beatrice, Dante’s lover; while Rossetti fantasised himself as the Italian poet. Lizzie’s portrait as Beatrice after her death in 1862 presents the culmination of this blurring between reality and fantasy. In Beata Beatrix, Rossetti portrays her in the traditional position of religious ecstasy (one can think of Bernini’s Saint Theresa) to immortalise her through his art. The physicality of Lizzie’s body slips away as the central protagonist is painted through a sort of haze that sets the surreal aspect of the scene into relief. Accordingly, Lizzie’s eyes are closed, transelike, while her clothes and hands are over-shadowed. The artist threw Lizzie’s face into relief by painting a golden halo around it and through a game of contrasting hues: on the whole, the character’s face attracts the viewer’s attention, for Rossetti used a lighter tone than for the rest of the painting, yet, once more, he enhances the erotic parts of her body; the shadows under the neck and near the eyelids are made more apparent, just as the dark tones of the lips. The overall effect of grace also comes from the distinctive lighter draperies standing against the darkness of the dress.
Gustave Moreau,
Tattoed Salomé (detail)

1876, oil on canvas
Gustave Moreau Museum
Grace and form are part of what is considered as the ‘moods’ of Rossetti’s female portraits. The recurrent, decorative patterns of Rossetti’s late style are distinctive features of the Aesthetic style. Aestheticism in the UK paralleled the emergence of the Symbolist movement in Europe, and it aimed at representing ‘art for art’s sake’. The choice to depict women as connected to the senses was favoured by fin-de-siècle artists, to present art as a pure sensual form[1]. Symbolists such as Fernand Khnopff (1858-1921) and Gustave Moreau (1826-1898) obsessively portrayed Femmes fatales especially when they embodied the stereotype of the fascinating Oriental character. In Moreau’s numerous versions of Salomé, the eponymous character is eroticised through her jewels, which point at the naked parts of her body.
The Beloved, 1865 - 1866
Oil on canvas, 82,5 x 76,2 cm
Tate Britain

Similarly, The Beloved presents an Oriental-like composition, in which space is built through the presence of several women, forming a whole decorative pattern. Besides, this painting is noticeable for the focus on jewels and flowers, elements that appear in many Rossettian paintings of the 1860s and 1870s. The design of women’s features, jewels and flowers produce an overall dreamy atmosphere, but the picture’s appealing to the senses is made through colour and the presence of musical instruments, which are characteristic of Aesthetic canvasses. The connection between colour and music is particularly striking in what can be considered as Rossetti’s ‘symphonies of colours’. In The Daydream, the symphony in blues and greens is created thanks to the various shades of green in the background and on the dress of Jane Morris. With the careful rendering of the draperies echoing the limbs’ movements and Jane’s eye colour, Rossetti explores diverse tones of blue, to produce a whole effect of harmony responding to the green tones of the leaves. This effect is even more poignant in La Ghirlandata. The dark greens are subtly rendered to throw the warm colours of Alexa Wilding’s hair and mouth into relief. The key of the painting lies in the contrast between the dark tones of greens and the warm oranges, yellows and reds. The artist, by catching women plunged into rêverie, meant to appeal to the viewer’s senses: sight, sound and touch.

La Ghirlandata, 1873
Oil on canvas, 124 x 85 cm
Guildhall Gallery, London
The Daydream, 1880
Oil on canvas, 158,7 x 92,7 cm
Victoria and Albert Museum
                           
                                                  
The complexity of Rossetti’s representation of female beauty lies in the multiple influences he draws from contemporary life and literature on the one hand, and in the tension between the physicality and the dreamlike quality of the portraits on the other hand. By intertwining real life and artistic issues, physical and artistic love and by depicting sensuous women, Rossetti is able to create a type of art that overcomes moral categories. Rossetti’s portraits are aimed at catching woman in an ethereal moment, thus creating a true religion of beauty. However, what may seem surprising is that this highly personal vision of the female body, that was controversial when Rossetti was still active, became quite influential to the development of the Aesthetic Movement, partly because of Rossetti’s distinctive personality and way of painting. Indeed, he was revered by Edward Burne-Jones (1833-1898), and his female type influenced Burne-Jones’ work even after he died. Since Rossetti paints subjective portraits of friends or lovers cast as literary or mythical heroines, remarkable through their distinctive features, it may be fair to talk about a Rossettian artistic type, which flouted the canons of Victorian female beauty.




[1] In Nicoll, John. Dante Gabriel Rossetti, London: Studio Vista, Cassell and Collier Macmillan, 1975, p.125
[1] See Lucinda Hawksley, ‘The Red-Hair Model’ in Lizzie Siddal: The Tragedy of a Pre-Raphaelite Supermodel, London: Andre-Deutsch, ch.1
[1] See William Michael Rossetti about Jane Morris in Dante Gabriel Rossetti, His Family Letters with a Memoir, 1885, I, p.199: ‘Her face was at once tragic, mystic, passionate, calm, beautiful and gracious-a face for a sculptor and a face for a painter-a face not at all like that of an Englishwoman, rather of an Ionian Greek. It was not a face for that large class of English people who only take to the ‘perfect’ and not to the beautiful and the superb. Her complexion was dark and pale, her eyes a deep penetrating grey, her massive wealth of hair gorgeously rappled (…)’.
[1] ‘Instead of primarily focusing on the face and the head, Rossetti often included more of the torso (…) sensualizing to a hitherto unheard-of degree the erogenous parts of the body’. Susan P. Casteras, Pre-Raphaelites Challenges to Victorian Canons of Beauty, The Huntington Library Quaterly, vol.55, n°1, p.29
[3] F.W.H. Myers, ‘Rossetti and the Religion of Beauty’, Cornhill Magazine, February 1883, p.220
[1] Jennifer Lee, ‘The Forgotten Muse: Alexa Wilding’, The Pre-Raphaelite Society Newsletter of the United States, Number 19, Spring 2008
[1] For the connection between Rossetti and the Aesthetic movement, see Tim Barringer, ‘Pre-Raphaelites and Aesthetes’ ch.5, in Reading the Pre-Raphaelites, pp.135-155